Musée de Vernon

Bienvenue au Musée

Musée de Vernon

Ouvert au public en 1983, le musée de Vernon a été installé dans l’ancien hôtel particulier de la famille Le Moine de Bellisle (XVe – XVIIIe siècles) près de la Seine.

Le musée vous propose un parcours riche et varié. Autour de l’impressionnisme, les collections présentées constituent une étape indispensable de la visite de Giverny, avec ses tableaux de Claude Monet et des artistes qui y vécurent (T-E.Butler, M. Mac Monnies, Bl. Hoschedé-Monet…). Des tableaux de P. Bonnard – qui fut, à Vernon, le voisin de Monet entre 1912 et 1938 – et des Nabis (Vuillard, Denis, Vallotton) enrichissent la section consacrée aux paysages de la région.

Une section consacrée à l’art animalier (Bugatti, Pompon, Jouve…) et un original cabinet de dessins, présentant par roulement le fonds d’arts graphiques (sur des thèmes variés : T-A. Steinlen, la caricature, le portrait, la guerre, l’enfance…) complètent la visite.

Visite virtuelle des salles (2019)


Tous nos catalogues sont disponibles à l’accueil du musée et en ligne en cliquant ici.


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Infos pratiques

Horaires d’ouverture

Du 1er novembre au 31 mars
De 10h à 12h30 et de 14h à 17h du mardi au dimanche.
Fermé le lundi et les jours fériés.
Du 1er avril au 31 octobre
De 10h à 12h30 et de 14h à 18h du mardi au dimanche.
Fermé le lundi et les jours fériés.

Tarifs

Billet plein tarif : 5,50 €

  • A partir de 26 ans

Billet tarif réduit : 3,50 €

  • Habitants de Seine Normandie Agglomération
  • Personnes en situation de handicap (sur présentation de la carte d’invalidité)
  • Adulte accompagnant le détenteur de la carte « le petit Léonard »
  • Adulte détenteur du « Pass Nouvelle Normandie »

Gratuité

  • Habitants de Vernon
  • Les 1ers dimanches du mois
  • Moins de 26 ans
  • Etudiants en histoire de l’art, sur présentation d’un justificatif en cours de validité
  • Demandeurs d’emploi et bénéficiaires des minima sociaux, sur présentation d’un justificatif en cours de validité
  • Membres de l’ICOM sur présentation de la carte en cours de validité
  • Titulaires de la carte Muséopass Normandie
  • Membres de la Sociétés des Amis du Musée de Vernon
  • Titulaires du Pass du musée des impressionnismes Giverny, sur présentation d’un justificatif en cours de validité
  • Adhérents de la Sociétés des Amis du Musée des impressionnismes Giverny, sur présentation d’un justificatif en cours de validité
  • Personnels du musée des impressionnismes Giverny, sur présentation d’un justificatif en cours de validité

Groupes (sur réservation – à partir de 10 personnes) :

Adultes

  • Visite libre : 3,50 €
  • Visite avec un conférencier du musée : 6,50 € / personne
  • Visite avec un conférencier indépendant : 3,50 € / personne

Scolaires

  • Visite libre : gratuit
  • Visite guidée : 1 € (gratuit pour les accompagnants)
  • Visite-atelier : 2 € (gratuit pour les accompagnants)

Jeunes publics, hors scolaires

  • Visite libre : gratuit
  • Visite guidée : 1 € (gratuit pour les accompagnants)
  • Visite-atelier : 2 € (gratuit pour les accompagnants)

Accueil scolaires

 

Tout au long de l’année, le musée de Vernon accueille les professeurs et leurs élèves, de la maternelle au lycée, pour présenter ses collections permanentes ainsi que les expositions temporaires.  Différentes formules sont proposées, conçues spécifiquement pour chacun des cycles scolaires : visites, visites thématiques, visites-ateliers…

Vous trouverez le détail du programme et des activités organisées dans les documents ci-dessous.

Musée de Vernon – 12, rue du Pont – 27200 Vernon
02 32 64 79 05
Contacter par mail

Documents Joints

Programmation scolaire 2023-2024

17,37 Mo - pdf

Homo Bestia [Archives]

Invitée à l’exposition collective Courant d’art : une balade artistique vernonnaise en 2021, Emma Barthère ornait la cour du musée de Vernon de deux photographies à la fois mystérieuses et fantastiques de sa série Homo Bestia. Initiées pendant le confinement en 2020 en baie du Mont Saint-Michel puis dans le Béarn au cœur des Pyrénées, ses photographies interrogent notre relation au monde vivant à l’aune d’une nouvelle ère post-covid et de ses enjeux écologiques auxquels l’humanité est désormais confrontée. Face au développement des intelligences artificielles, à l’exploitation et la raréfaction des ressources naturelles et à l’effondrement de la biodiversité, Emma Barthère propose avec force, conviction et poésie, la nécessité d’une reconnexion de l’être humain au monde vivant.

Homo Bestia présente plus de 80 photos au sein de l’exposition temporaire et en dialogue avec les collections du parcours permanent.

En cohérence avec le projet scientifique et culturel du musée qui s’intéresse aux représentations du monde vivant, Homo Bestia renouvelle notre regard sur les œuvres du passé, paysages impressionnistes et art animalier, et engage une réflexion sur les enjeux actuels de notre rapport au monde vivant et à notre environnement.

Télécharger le Dossier de Presse de l’exposition

Ici et Ailleurs [Archives]

Ici et Ailleurs

Voyages à travers les collections du musée de Vernon
Jusqu’au 9 janvier 2022

Admirer les paysages de la campagne toscane, contempler les variations de lumières sur la côte atlantique, porter son regard au loin, sur la cime des montages, s’émerveiller devant des armes venues de contrées lointaines, découvrir des objets inconnus… En présentant une exposition inédite d’œuvres issues de ses collections, le musée de Vernon propose une invitation au voyage, à la découverte des atmosphères pittoresques qui ont tant inspiré les artistes épris d’ailleurs.

Des œuvres d’artistes aux sensibilités différentes sont réunies à cette occasion : un touchant ensemble de pochades réalisées au Mont-Saint-Michel par Louise Damasse (1901-1987), artiste et résistante vernonnaise ; un énigmatique chemin montagnard des Pyrénées, région dans laquelle Rosa Bonheur (1822-1899), grande voyageuse, se rendit en 1849 puis en 1855 ; ou encore une remarquable collection d’œuvres de Georges-Paul Leroux (1877-1957), artiste majeur de l’art décoratif monumental du début du XXe siècle, aujourd’hui injustement oublié. Grand Prix de Rome en 1906, il séjourne à la Villa Médicis entre 1907 et 1909. Dès lors, et jusque dans les années 1940, il tire son inspiration des paysages italiens, dont il restitue si bien les lumières contrastées et les couleurs franches. La Provence fut également pour lui une terre artistique de prédilection.

Tout comme pour Paul Jouanny (1854 – 1932), paysagiste prolifique qui possédait une résidence à Vernon. De ses voyages sur la côte d’Azur, il revient avec une importante production de tableaux qui nous transportent immédiatement dans la chaleur des paysages méditerranéens. Et de son voyage en Algérie, il rapporte une remarquable collection d’armes, qui vient enrichir celle qui ornait sa demeure de la rue du Parc à Vernon. Offert à la Ville de Vernon par la veuve de l’artiste en 1941, cet ensemble d’objets et d’armes réunis pour leur grande qualité plastique, en dehors de toute considération ethnographique, témoigne de la fascination que cet ailleurs aux formes et usages étranges pouvait alors exercer sur les artistes.

L’art des Jardins [Archives]

Jusqu’au 1er novembre 2021

 En écho à l’exposition « Côté Jardin. De Monet à Bonnard » présentée au musée des impressionnismes Giverny jusqu’au 1er novembre, le musée de Vernon met en lumière les œuvres de sa collection qui témoignent de l’engouement que les jardins ont suscité chez les artistes impressionnistes et Nabis.

Les jardins de Giverny sont particulièrement bien représentés dans les collections du musée de Vernon. Le plus célèbre d’entre eux, celui de Claude Monet, est évoqué par deux vues réalisées par sa belle-fille Blanche Hoschedé. Un rare tondo de Claude Monet, offert à la Ville de Vernon par l’artiste, représente l’illustre motif des nymphéas, véritable point focal de ce jardin. Ces œuvres témoignent de la beauté de ces jardins de fleurs et d’eau, patiemment composés par le peintre-jardinier pour sublimer les paysages emblématiques de l’impressionnisme.

Mais Claude Monet n’est pas le seul peintre épris de l’art des jardins. Dès 1890, Mary Fairchild et son époux Frederick MacMonnies séjournent à Giverny. En 1901, ils y font l’acquisition d’un ancien monastère. Le jardin et le bassin de cette propriété constituent le sujet de prédilection de Mary Fairchild ainsi que des artistes américains qu’elle accueille nombreux.

Dès les années 1910, Giverny devient le lieu de rencontre entre les Nabis et l’impressionnisme. Autour de la figure tutélaire de Claude Monet, Pierre Bonnard, Edouard Vuillard et Ker-Xavier Roussel se réunissent dans le jardin du Maître. Ces rencontres sont un témoignage de la reconnaissance et de l’admiration que la jeune génération porte alors à l’œuvre de Claude Monet. L’installation de Pierre Bonnard à Ma Campagne, hameau de Vernon, doit évidemment beaucoup à la proximité de Giverny. L’amour que Bonnard porte aux jardins est bien différent de celui de Monet : il laisse la nature s’exprimer librement, dans toute l’exubérance que le climat des bords de Seine offre à sa vue.

Pierre-Auguste Renoir, dont le jardin de Cagnes-sur-Mer est évoqué par un pastel de Ker-Xavier Roussel, mais aussi Maurice Denis comptent également parmi les artistes pour lesquels le jardin revêt une signification toute particulière. Par cette mise en valeur de sa collection, le musée de Vernon permet d’entrevoir les diverses manières dont les artistes s’en sont épris.

 

Mary Fairchild-MacMonnies Le Jardin de Giverny Huile sur toile, vers 1901/1902 Achat du musée de Vernon avec la participation de  M. et Mme Gordon Inv. 90.9.1

L’atelier s’expose [Archives]

L’atelier s’expose

Exposition numérique, réalisée par des élèves de 6ème et de 5ème du collège César Lemaître de Vernon dans le cadre des  « Jumelages – Résidences d’artistes », dispositif annuel partenarial en éducation artistique, culturelle et numérique, financé par la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) et le département de l’Eure.

Le musée présente, ci-dessous, les productions des élèves issues de la rencontre artistique avec Maëlle Barthélémy, étudiante en design graphique et interactivité de l’ESADHaR, le Havre (École supérieure d’Art et Design Le Havre-Rouen) et Georges Khayat, graphiste motion designer, sur le thème de l’atelier, en lien avec l’exposition « Dans l’atelier : Monet, Signac, Bonnard » présentée au musée de Vernon en 2020

Dans cette vidéo « L’atelier s’anime », les élèves ont imaginé des histoires en stop-motion, c’est à dire des vidéos pensées image par image. Elles ont comme point d’arrivé ou de départ, une œuvre du musée. Les mediums varient, de l’utilisation d’objets à la création de personnages en papier ou en pâte à modeler. Les élèves ont ensuite imaginé et intégré le cadrage, la lumière et le son, sans possibilité de voir leurs créations immédiatement, une vraie contrainte !

L’atelier s’anime… en stop motion

L’atelier s’expose en linogravure

Télécharger la présentation


 

Drôles de bêtes [Archives]

DRÔLES DE BÊTES

Benjamin Rabier (1864 – 1939)
Jusqu’au 3 septembre 2021

Créateur prolifique, Benjamin Rabier est connu dans des domaines aussi variés que la presse, la publicité, ou encore le théâtre. Il occupe également une place privilégiée dans celui du livre pour enfant, un secteur en plein essor au tournant des XIXe et XXe siècles. A la suite des réformes scolaires des années 1880, se développe en effet une littérature de divertissement, laïque, qui se distingue du manuel de l’écolier et des textes religieux.

Rabier explore une grande diversité de supports, plus ou moins nouveaux pour l’époque, parmi lesquels l’album, la bande dessinée, les kakémonos ou encore le cinéma d’animation, comme le montre cette exposition.

Le dessinateur se fait une spécialité du dessin animalier et, plus précisément, des animaux qui rient ! De nombreuses études lui sont souvent nécessaires pour trouver l’expression juste. Des figures d’animaux types circulent entre les médias et nous trouvons ainsi des échos de sa fameuse “Vache qui rit” dans ses illustrations pour enfants.

Les animaux de Rabier, dépourvus de vêtements, évoluent dans des décors simples, peu différenciés. Cette simplicité met en valeur les attitudes et les faciès du bestiaire. Son personnage vedette, le canard Gédéon, se retrouve dans 16 albums dont Rabier est à la fois l’auteur et l’illustrateur. Ses aventures possèdent une dimension humoristique et satirique, la basse-cour n’étant pas sans évoquer la société française des années 1920.

Cécile Pichon-Bonin, PhD
Chargée de recherche au CNRS, LIR3S
Chercheuse associée au CERCEC

Dans l’atelier : Monet, Signac, Bonnard… [Archives]

Du 12 septembre 2020 au 10 janvier 2021

 Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875)
L’Atelier de Corot. Jeune femme pensive, une mandoline à la main

Paris, musée d’Orsay. RF3745.
Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901). Dans l’atelier, la pose du modèle (d’après l’atelier d’Alfred Stevens) Lille, Palais des Beaux-Arts. Inv.P.1897.

 

Dans le cadre du Festival Normandie Impressionniste, le musée de Vernon propose une exposition consacrée aux représentations des ateliers d’artistes.

Ce thème, apparemment paradoxal dans le cadre d’une manifestation consacrée aux peintres de plein air par excellence, permet d’interroger le processus créatif des artistes impressionnistes : qu’en est-il réellement de la pratique de la peinture de plein air ? Quelle est la part de travail en atelier mise en œuvre dans leurs travaux ?

Il propose également de s’introduire au plus près de la vie des peintres, en donnant à voir leurs lieux de création, qui sont bien souvent également, leurs lieux de vie.

L’atelier est enfin, un lieu de sociabilité important, qui permet à l’artiste d’affirmer sa position dans le monde artistique et intellectuel. Il devient dès lors le théâtre de rencontres et d’échanges que les artistes n’ont pas manqué de mettre en scène.

Autour de Monet, Signac, Bonnard, mais aussi Corot et Toulouse-Lautrec, une quarantaine d’artistes sont réunis dans cette exposition qui regroupe des œuvres d’une trentaine de musées français.

 


Préparez votre venue en famille
avec le livret-jeux

offert à tous les enfants pour accompagner leur visite.

En le téléchargeant ou simplement en le feuilletant.

 

 

   Visite virtuelle de l’exposition

 

 

 

Visite privée, avec Normandie Impressionniste
(2 minutes)

 

 

 

 

Claude Monet (1840-1926) Coin d’atelier Paris, musée d’Orsay. MNR136
Albert André (1869 – 1954)
Renoir peignant en famille
Musée Renoir – Cagnes-sur-Mer – Dépôt du musée d’Orsay, Paris

Harry Eliott, l'art de l'illustration [Archives]

Du 18 septembre 2020 au 10 janvier 2021

 

 

Avec ses illustrations d’ouvrages pour la jeunesse, ses tableaux de pêche et de chasse ou encore ses scènes de la vie quotidienne dans le plus pur style britannique, Harry Eliott n’a cessé de séduire un vaste public, depuis plus de 100 ans.

Aujourd’hui encore, les membres passionnés du Harry Eliott Club parviennent à dénicher suffisamment de nouveaux objets (tableaux, esquisses, livres ou encore « réclames »…) pour parvenir à présenter une exposition inédite, en dépit du nombre important d’hommages rendus à l’illustrateur depuis sa disparition en 1959.

Harry Eliott, de son vrai nom Charles Hermet, aime les scènes de pêche et de chasse, croque volontiers les moines et les curés dans des situations cocasses, s’intéresse aux automobiles du début du 20ème siècle tout comme aux diligences… Et plus que tout, il aime l’Angleterre, à laquelle il emprunte non seulement son nom d’artiste, mais surtout son inspiration pour la représentation de scènes de chasse à courre, d’auberges ou encore d’intérieurs confortables.

Tout naturellement, il a excellé dans l’illustration des œuvres de Charles Dickens.
(David Copperfield, Les Aventures de Monsieur Pickwick…) et de nombreux autres ouvrages de la Bibliothèque verte comme Croc-Blanc et autres aventures imaginées par Jack London.

S’ils préfigurent déjà la bande dessinée, son trait cerné de noir et la concision des scènes qu’Harry Eliott représente font aussi mouche dans le domaine de la publicité, ou plutôt de la réclame, comme on disait alors. Les cacaos Van Houten, les liqueurs Marie Brizard ou encore les automobiles Delahaye lui confient la promotion de leurs produits. Le Chasseur français et la célèbre manufacture de Saint-Etienne Manufrance font régulièrement appel à lui pour leurs couvertures. Plus localement, puisqu’il habite à côté de Vernon, la société Steiner, les bières Peterschmitt et la cidrerie Durand, dont on n’a pas oublié le personnage débonnaire qui la caractérise, lui accordent aussi leur confiance.

Plus de cinquante ans après sa mort, les illustrations d’Harry Eliott continuent de séduire petits et grands. A travers le Harry Eliott Club, les passionnés font vivre la mémoire de l’artiste et s’attachent à rassembler ses œuvres.

C’est ainsi que le musée, qui avait déjà proposé une exposition en 2011, est en mesure de présenter de nombreuses œuvres inédites. Esquisses, aquarelles, chromolithographies, et catalogues permettent d’appréhender la personnalité et les méthodes de travail de ce génial illustrateur.

Visite virtuelle de l’exposition

Zeimert veille [Archives]

Du 7 décembre 2019 au 2 février 2020

Christian Zeimert, peintre calembourgeois du 7 décembre 2019 au 2 février 2020 musée de vernon

Rome, Bruxelles, Kiev, Lausanne, Genève, Paris, Oslo, ou encore Tokyo et l’Amérique Latine… Depuis 1964, les toiles de Christian Zeimert ont fait le tour du monde !

Certaines d’entre elles sont aujourd’hui conservées au centre Georges-Pompidou ou encore au musée d’art moderne de la ville de Paris.

Mais, curieusement, les tableaux de ce Parisien qui épousa une Vernonnaise et vécut entre Vernonnet et Paris à partir de 1981 n’avaient jamais été accrochés au musée de Vernon.

A l’occasion de la parution d’un nouveau livre qui lui est consacré, Christian Zeimert permet au musée de présenter une petite vingtaine de ses tableaux, réalisés entre 1973 et 2015.

« Toutes mes toiles partent d’un jeu de mots. »

Libertaire et anarchiste, l’artiste a rapidement rejoint le groupe Panique, fondé en 1962, aux côtés de Fernando Arrabal, Alejandro Jodorowsky et Roland Topor. Il a aussi collaboré notamment à la revue Hara-Kiri (futur Charlie Hebdo) et reçu en 1979 le Grand Prix de l’Humour noir.

A travers Peintre sur le dé KleinLe Nain fait ha et le con fait tiLe Culte de la personne alitée ou encore Peinture un peu Braque, on découvre un artiste qui se joue des mots autant que de la couleur, et dont les références culturelles sont omniprésentes. C’est ainsi qu’il aborde avec humour et dérision des thèmes aussi sérieux que la guerre ou la politique. Les artistes, eux non plus, ne sont pas épargnés par le regard critique et néanmoins bienveillant du peintre.

Si plus d’une vingtaine de livres ont déjà été écrits sur Christian Zeimert et son oeuvre, Zeimert veille est le deuxième ouvrage que lui consacre Patrick Besnier. Les deux hommes se connaissent bien, puisqu’ils ont sévi ensemble pendant des années sur les ondes de France Culture, dans l’émission Des Papoux dans la tête, aux côtés de Topor, Henri Cueco ou encore Vassilis Alexakis.

Autour de l’exposition

  • Deux ouvrages consacrés à Christian Zeimert sont disponibles à la boutique du musée :
    • Zeimert veille de Patrick Besnier (juin 2019) – 18 euros
    • Christian Zeimer, peintre calembourgeois – Schwazer Humor, Maler aus Kalau (Français /Allemand) – 10 euros
  • Visite guidée gratuite les dimanches 5 janvier et 2 février à 15 heures
  • Chaque vendredi à 16 heures: ¼ d’heure, 1 œuvre
  • Samedi 25 janvier à 15 heures: échange autour de l’œuvre de Christian Zeimert avec :
    • Alin Avila, critique d’art et éditeur
    • Patrick Besnier, écrivain, auteur de Zeimert Veille
    • Jacques Jouet, écrivain

A l’issue, signature de l’ouvrage Zeimert veille (Area – Paris – juin 2019) par l’artiste et l’auteur.

1914-1918 : la force des images [Archives]

1914-1918 : la force des images

9 novembre 2018 – 10 février 2019

Affiche 14-18

Téléchargez l’album de l’exposition

Dans le cadre des commémorations du centenaire de l’Armistice du 11-Novembre-1918 initiées par la ville de Vernon, le musée met en exergue le rôle primordial des images à l’aube du 20ème siècle. Face aux affiches de propagande, les artistes livrent leur propre perception du conflit, tant à l’arrière que sur le front, depuis le fort élan patriotique des débuts, jusqu’à la guerre d’usure et à la dure réalité des tranchées.

Soixante-dix millions de combattants, près de dix millions de morts et quarante millions de blessés. La Première Guerre mondiale n’a épargné personne, pas même les populations civiles qui ont été particulièrement éprouvées. Les exodes massifs de population, les destructions des bombardements, les privations : les conditions de vie à l’arrière étaient également difficiles. Dès l’automne 1914, l’espoir d’une victoire rapide s’amenuise. L’arrivée des populations déplacées par la violence des conflits met les Parisiens au contact d’une réalité difficile.

La propagande au service de l’effort de guerre

Musée de Vernon

La nécessité de maintenir le moral des Français, mais aussi d’obtenir de leur part des efforts toujours plus soutenus explique en partie le développement exponentiel des affiches durant le conflit. Dans un pays où l’accès à la radio n’était que peu répandu et où les journaux étaient réservés à ceux qui savaient lire, l’affiche illustrée constitue le moyen le plus efficace et le moins coûteux pour toucher le plus grand nombre. Elle est utilisée pour mobiliser les populations aux causes nationales, en mettant en exergue le sentiment patriotique : souscriptions ; appel en faveur des blessés, des orphelins de guerre et des réfugiés ; soutien à l’effort national. Rapidement, la guerre des images entre en conflit avec les images réelles de la guerre.

Ces images de propagande ont souvent été appelées « bourrage de crâne » par les soldats français. Niant les conditions effroyables de vie des combattants sur le front, elles offrent une image héroïsée des soldats, qui acceptent mal de voir leurs souffrances ainsi niées.

Visions d’artistes

Rapidement, des témoignages parallèles du conflit apparaissent. Ils proviennent en premier lieu des écrits et des récits des soldats eux-mêmes. Autorisés à rentrer en permission à partir de 1915, ils peuvent relater directement les horreurs quotidiennes qu’ils subissent. Des récits, dont celui très célèbre d’Henri Barbusse, Le Feu, prix Goncourt en 1916, permettent aux civils de découvrir les épreuves endurées par les soldats.

Peintres et dessinateurs, comptent parmi les observateurs privilégiés de ce conflit. Les œuvres rapportées par les artistes, qu’ils soient mobilisés, envoyés par le Ministère de la Guerre ou par celui des Beaux-Arts, attestent, par le biais de sensibilités très diverses, de la sidération devant les destructions, de la violence des combats et de la souffrance des hommes.

55 œuvres rassemblées

Ces précieux témoignages, qui ont traversé le siècle, permettent de ne pas oublier ces souffrances. Le musée participe pleinement au devoir de mémoire en rendant hommage aux sacrifices de ces hommes et de leurs familles. Il offre aux jeunes générations un regard singulier sur cette terrible période de l’Histoire. L’exposition est labellisée par la Mission Centenaire 14-18.

Le musée a pu s’appuyer en premier lieu sur deux importants fonds dont il dispose grâce à des donations, enrichies par la suite, d’œuvres de Théophile-Alexandre Steinlen d’une part et de Robert Noir d’autre part.

Des œuvres de Maximilien Luce, de Félix Vallotton, de Maurice Denis, de Joseph-Félix Bouchor ou encore d’André Devambez viennent compléter son propos, grâce à des prêts émanant de collections particulières et d’une dizaine de musées, parmi lesquels : le musée d’Orsay, le musée de la Chartreuse à Douai, le musée franco-américain du château de Blérancourt, le musée de Morlaix, le musée de l’Oise, le musée des impressionnismes Giverny…

Parcours de l’exposition

La visite de l’exposition s’articule autour des étapes suivantes :

  • L’entrée en guerre et le début du conflit

Alors que la mobilisation générale est placardée sur les murs de toutes les villes de France, les soldats croient en une guerre courte et triomphale. Très rapidement, leurs espoirs, tout comme ceux des populations civiles, sont déçus.

Dès le mois d’août, des milliers de civils provenant de Belgique et du Nord de la France, fuient devant les atrocités des exactions allemandes. Les premiers contacts des civils avec la guerre n’ont pas manqué d’inspirer les artistes. Ces images contrastent avec les affiches qui se multiplient sur les murs, appelant à l’effort de guerre, et montrant des soldats héroïques.

  • Les permissionnaires

Devant l’allongement du conflit, les autorités militaires se voient obligées de permettre aux soldats mobilisés de rentrer chez eux. Les permissionnaires font entrer le monde du conflit à l’arrière : par leurs récits, leur fatigue et leurs blessures, l’horreur de combats ne peut être cachée aux civils. Les gares, lieux privilégiés de ces mouvements de troupes, ont tout particulièrement permis à des artistes comme Luce et Steinlen de saisir la souffrance de ces hommes et de leurs familles.

  • Paysages dévastés

Jamais un conflit n’a donné lieu à autant de représentations. Pour autant, la Première Guerre mondiale voit les codes de la peinture d’histoire militaire traditionnelle bousculés. Plus de grande charge héroïque, plus d’uniformes éclatants.

Cette guerre, souvent qualifiée de « guerre de l’invisible » par les artistes, se caractérise par l’indicible horreur des affrontements. Qu’ils soient missionnés par le Ministère des Armées ou par celui des Beaux-Arts, de nombreux artistes sont envoyés sur le front pour documenter et rendre compte de ce conflit. Les paysages dévastés, les scènes de combat, les conditions de vie des soldats les ont tout particulièrement frappés.

  • Les poilus

Figure emblématique de la Première Guerre mondiale, le poilu a été au centre de toutes les représentations de la guerre. Héroïsé dans les affiches officielles et les journaux, son sacrifice à la nation était l’objet de toutes les glorifications auprès de la population, et notamment des enfants. Toutes ces images, largement diffusées, nient conditions effroyables de vie des combattants sur le front. Les soldats acceptent mal de voir leurs souffrances ainsi minimisées. Certains artistes, au premier rang desquels Maximilien Luce et Théophile-Alexandre Steinlen, parviennent à saisir l’immense souffrance physique et morale des combattants, ainsi que l’horreur de leur vie dans les tranchées.

  • La fin du conflit et la commémoration

La signature de l’Armistice le 11 novembre 1918 est la conséquence des négociations entamées le 7 novembre à Rethondes, en forêt de Compiègne entre les Alliés et les Allemands. L’Allemagne cesse les combats le 11 novembre à 11 heures. L’armistice n’est qu’une première étape vers la paix. Une conférence de la paix débute le 18 janvier 1919 et s’achève le 28 juin. Elle aboutit à la signature du traité de Versailles. Elle donnera lieu de vifs débats entre vainqueurs : entre les tenants de la paix des nations et de la paix de conciliation prônées par Wilson d’une part, et les tenants de la paix de vengeance demandée par Clemenceau d’autre part.

Les conditions de la paix vont faire naître chez les Allemands un sentiment de revanche qui aura de dramatiques conséquences.  Selon la formule célèbre de l’historien Jean-Baptiste Duroselle, Clemenceau « a gagné la guerre mais il a perdu la paix ».

Autour de l’exposition…

 

Un livret-jeux (gratuit) rend la visite de l’exposition accessible et ludique pour le jeune public.

Cabinet d’arts graphiques : à partir du 24 novembre.
Exposition de photographies de la Première Guerre mondiale (collection particulière).

Salle d’archéologie : à partir 30 novembre
Exposition consacrée à la mémoire locale, et aux fruits de la Grande collecte réalisée par les Archives municipales de Vernon dans le cadre l’opération nationale lancée en 2014.
Voyage dans le temps en 3 D : à l’aide de l’Occulus (casque de réalité virtuelle), l’Agence de Tourisme Temporel Vernonnaise vous transporte quai Penthièvre, en novembre 1918.

Visites guidées gratuites de l’exposition : les 2 décembre, 6 janvier et 3 février.
Dans le cadre des Rendez-vous du dimanche, à 16 heures. Gratuit.

Atelier « Artistes en herbe » : Dimanche 9 décembre 2018 à 14 h 30.
Après une brève présentation de l’exposition, fabrication des poupées en laine Nénette et Rintintin, créées par Francisque Poulbot en 1913, devenues porte-bonheur des soldats pendant la Grande Guerre. Pour les 6-12 ans. (durée : deux heures)
Réservations au 02 32 21 28 09 – Tarif : 8 euros

Spectacle : dimanche 27 janvier à 16 heures
« Les chansons de la Grande Guerre » par Chorus Semper Viret.

Ce concert n’a pas vocation à retracer précisément la guerre, mais plutôt à suggérer une ambiance générale. Le choix de donner la parole aux femmes s’est imposé non seulement parce qu’un chœur mixte comprend une majorité de femmes, mais aussi parce que celles-ci ont aussi joué un rôle essentiel dans le conflit, sans avoir nécessairement été reconnues. Surtout, ce spectacle offre un point de vue décalé vers l’arrière du front qui permet d’embrasser le panorama de la France en guerre. « Plaisir d’amour », « Sous les ponts de Paris », « La Madelon », « La Marseillaise de la victoire »… sont autant de chants inscrits dans la mémoire collective, que le public redécouvrira avec plaisir.
Spectacle gratuit.

Conférences :

  • La Marseillaise pendant la Première Guerre mondiale, par Frédéric Frank, directeur du mdig.
    Samedi 1 décembre à 15 heures.
  • Les Monuments aux morts, par Claire Garcia, docteur en histoire de l’Art.
    Samedi 19 janvier à 15 heures.

Lucie Cousturier, artiste néo-impressionniste [Archives]

Exposition présentée du 16 juin au 14 octobre 2018 au Musée de Vernon

Tout à la fois critique d’art au regard affuté, peintre néo-impressionniste au talent reconnu, écrivain, engagée pour la connaissance et l’émancipation du peuple Noir, Lucie Cousturier présente, au début du XXème siècle, une personnalité hors du commun. Ses amis artistes Paul Signac et Maximilien Luce ne tarissent pas d’éloges à son endroit, tout comme le critique d’art Félix Fénéon.

Mais quand on est femme dans les années 1900, le talent, aussi incontestable soit-il, ne suffit pas à sortir de l’ombre et l’artiste aux multiples talents est aujourd’hui totalement oubliée du grand public.

Tout naturellement, le musée de Vernon a choisi de rendre hommage à cette artiste-femme, en présentant, du 16 juin au 14 octobre, la première exposition monographique jamais consacrée à Lucie Cousturier. Il poursuit ainsi la démarche, engagée depuis quelques années, de valorisation des femmes artistes (Portraits de femmes, Rosa Bonheur, Blanche Hoschedé-Monet…). Cette exposition fait également écho à l’exposition Henri-Edmond Cross, peindre le bonheur, présentée du 27 juillet au 4 novembre par le musée des impressionnismes – Giverny, dont le musée de Vernon est partenaire. Henri-Edmond Cross, Lucie Cousturier, Paul Signac, Théo van Rysselbergue ou encore Maximilien Luce appartiennent en effet tous au même mouvement néo-impressionniste et se fréquentent ou correspondent régulièrement, de même qu’ils participent aux mêmes expositions.

Lucie Cousturier Près de 70 œuvres permettent de découvrir la personnalité et l’art de Lucie Cousturier, depuis ses études sur des autoportraits ou des natures mortes, jusqu’à l’aquarelle, qu’elle privilégiera sur la fin de sa carrière. Lors de la Première Guerre mondiale en effet, alors qu’elle habite Fréjus sur la Côte d’Azur, un camp de tirailleurs sénégalais est installé près de sa villa. Fascinée par ces étrangers, elle consacrera désormais une grande partie de son temps à leur apprendre le français et se tournera alors vers l’aquarelle, plus spontanée que la peinture à l’huile, et vers l’écriture. En 1920, elle publie un premier récit, Des inconnus chez moi, Et, juste après la guerre, part à la rencontre de ses nouveaux amis en Afrique occidentale française (AOF) et en rapporte deux nouveaux récits, Mes inconnus chez eux, tomes 1 et 2, de nombreuses aquarelles des paysages et personnages rencontrés là-bas et la volonté farouche d’accompagner le peuple Noir sur la route de l’émancipation.

Le commissariat scientifique de l’exposition est attribué à Adèle de Lanfranchi, spécialiste de l’œuvre de l’artiste et auteure de Lucie Couturier, 1875-1925 (Paris, 2008).

Si quelques une des peintures présentées proviennent de collections publiques (musée d’Orsay, musée de l’Annonciade à Saint-Tropez, musée de Grenoble), une grande majorité est conservée dans des collections privées et certaines œuvres n’ont jamais été exposées auparavant.

« L’œuvre, si originale et si séduisante, de Madame Lucie Cousturier nous apparaît comme un grave et joyeux poème lyrique, passionnément, scrupuleusement écrit d’après la vérité.  »

Georges Lecomte, critique d’art, 1907

L’artiste

On en sait peu sur les jeunes années de Lucie Brû. Ses parents, Léon Casimir Brû (1837-1918) et Apolline Manette Comyn (1837-1911) sont à la tête d’une importante manufacture parisienne de poupées alors célèbre, créée en 1867. Les Brû ont fabriqué les premières poupées de caoutchouc et ont acquis une renommée importante. Grâce à son journal ainsi qu’à la correspondance qu’elle adresse à son père, on sait qu’elle s’intéresse à la musique puis à la peinture à l’âge de 14 ans.

Dans une lettre adressée à son père en novembre 1895, elle explique qu’une certaine Madame Oulé lui donne des cours de dessin et qu’elles vont, toutes les deux, rendre visite à Henri Marre artiste peintre ami d’Henri Martin. Exigeante, elle considère que ses premières tentatives ne sont pas concluantes : « Et moi, tenterai-je à nouveau quelques essais dans la peinture ? Je ne crois pas. Je voudrais tour à tour acquérir les différentes choses qui excitent l’admiration. Je m’irrite de n’y point parvenir. C’est bien là l’ambition mais si je la pense satisfaire en quelque façon elle ne me plaît plus, je la méprise et je souris de moi. » D’une nature à la fois ambitieuse, exigeante et terriblement peu sûre d’elle, Lucie Brû semble douter de façon permanente de ses facultés artistiques.

La personnalité artistique qui a le plus influencé la jeune femme dans sa carrière artistique est assurément Paul Signac. Les circonstances et la date précise de leur rencontre sont inconnues.

Lucie Cousturier Elle a vraisemblablement lieu durant l’année 1897, alors que Lucie est âgée de 21 ans. Elle fréquente l’atelier parisien que Signac occupe à partir de novembre 1897, situé à Paris, rue La Fontaine. A cette date, Paul Signac tient une place de premier ordre au sein du mouvement néo-impressionniste dont il est devenu le chef de file après la mort prématurée de Georges Seurat en 1891.

Peut-être plus encore que Paul Signac, la personne qui lui fait rencontrer peintres, critiques d’art et écrivains et l’a introduite dans la vie artistique du Paris de 1900 est son futur mari Edmond Cousturier.

Du 19 mars au 5 avril 1900, Lucie Brû organise avec Félix Fénéon la première rétrospective consacrée à Georges Seurat, dans les locaux de la Revue Blanche, 23 Boulevard des Italiens, à Paris. Elle réunit cinquante-deux peintures, quarante-cinq dessins. A cette occasion, Léon Casimir Brû achète le chef d’œuvre de Seurat : Un Dimanche à la Grande Jatte (aujourd’hui conservé à l’Art Institute de Chicago) et l’offre à sa fille et à son gendre à l’occasion de leur mariage.

Celui-ci a lieu le 15 mai 1900 en l’église de la Sainte-Trinité dans le neuvième arrondissement de Paris. De l’union de Lucie et Edmond Cousturier naît leur fils unique François, le 6 janvier 1901 à Paris.

De 1901 à 1921, Lucie Cousturier participe chaque année à l’exposition du Salon de la Société des Artistes indépendants. Créé en 1884 en réaction au Salon officiel par les artistes de l’avant-garde qui n’y étaient pas acceptés, ce salon était alors un des rares lieux d’exposition publique des œuvres des tenants du néo-impressionnisme.

Lucie Cousturier y expose aux côtés de ses amis peintres Paul Signac, Maximilien Luce, Henri-Edmond Cross, Charles Angrand, et Théo van Rysselberghe. Cette participation au Salon des Artistes Indépendants marque son entrée officielle dans la vie artistique où les femmes sont très minoritaires.

En 1901, pour sa première participation, elle envoie donc huit toiles, dont une appartient à Félix Fénéon (n° 215 Paysage à Saint-Tropez). Le titre des œuvres qu’elle envoie nous indique ses thèmes de prédilection, que nous retrouvons dans le parcours de cette exposition : « Promenade au boisCoin de jardinBois de BoulogneNature morteIntérieurFleurs des champsTulipesChrysanthèmesMatin en ProvenceVue de Canebiers … ». Entre 1900 et 1921, ses lieux de vie constituent ses motifs principaux : Paris, Saint-Tropez et la Provence, où le couple Cousturier acquiert une maison en 1912. A Paris, elle aime peindre le Bois de Boulogne, les scènes de parc, des vues des toits. En Provence, elle privilégie des vues de campagne aux marines. Lucie Cousturier aime également à peindre des natures mortes, genre dans lequel elle excelle particulièrement : l’arrangement décoratif des fleurs et des fruits, l’harmonie colorée qui en découlent servent parfaitement son style ample et sa palette vive.

Très appréciée du milieu artistique belge (en particulier du peintre Théo van Rysselberghe et du poète Emile Verhaeren), elle participe au début de l’année 1906, à la demande d’Octave Maus, au Salon de la Libre Esthétique de Bruxelles. Cette même année, elle expose également à la Sécession Berlinoise.

A la fin de l’année 1906, Lucie Cousturier prépare sa première exposition personnelle. Elle est organisée par Eugène Druet, qui a ouvert sa galerie en novembre 1903 dans l’annexe de son atelier de photographie d’art, au 114 du faubourg Saint-Honoré, à Paris. L’exposition se tient du 16 au 31 janvier 1907, elle rassemble 39 peintures et 32 dessins, elle est bien reçue par la critique parisienne.

Lucie Couturier maîtrise pleinement la théorie de la peinture néo-impressionniste : son ouvrage consacré à Seurat, paru en 1922 témoigne de son intime connaissance de cette peinture exigeante. Néanmoins, elle s’éloigne de la stricte application de la peinture divisionniste et choisit d’appliquer la couleur pure sur sa toile en de larges touches carrées, dans un style qui lui est propre.

A partir de 1915, Lucie Cousturier délaisse peu à peu la peinture pour se consacrer à l’aquarelle, mais surtout à l’écriture. Ses articles sur les artistes (Georges Seurat, Paul Signac, Henri-Edmond Cross, Ker-Xavier Roussel, Maurice Denis) constituent des témoignages de première main d’une grande sensibilité et d’une remarquable intelligence.

Au cours de l’année 1923, la santé de Lucie Cousturier se dégrade rapidement. Elle se consacre alors principalement à l’écriture. Elle décède dans la nuit du 15 au 16 juin 1925, à l’âge de 49 ans.

C’est à partir de 1943, date du décès d’Edmond Cousturier, que la peinture de Lucie Cousturier a été de moins en moins exposée. L’exposition organisée par le musée de Vernon permet de remettre en lumière sa peinture qui était tombée dans l’oubli.

« Les belles couleurs engagent à vivre, comme les parfums,
comme les paroles fières ou généreuses des amis »

Lucie Couturier, 1898

Lucie Cousturier

L’exposition

C’est parce que sa carrière de peintre fut courte et qu’elle ne datait que rarement ses œuvres que le musée de Vernon a choisi de présenter Lucie Cousturier au travers des ses sujets de prédilection plutôt que dans un parcours chronologique plus classique.

Des portraits d’elles réalisés par ses amis Théo van Rysselberghe et Maximilien Luce, ainsi que ses autoportraits permettent d’abord d’entrer dans l’intimité de la jeune femme. Ses premières peintures, et les études correspondantes, montrent également combien elle travaillait de façon académique, recourant à l’autoportrait comme si elle était son propre sujet d’expérimentation.

Elève de Paul Signac, auteure notamment d’un ouvrage consacré à Georges Seurat en 1922, la jeune peintre connaît parfaitement les principes du divisionnisme et en maîtrise la technique. Cependant, elle le trouve trop contraignant et choisit de s’en libérer. Elle conserve la juxtaposition des couleurs pures, mais utilise une brosse qui produit des formes carrées, s’éloignant des touches habituelles du néo-impressionnisme.

Le parcours de l’exposition se poursuit avec la section consacrée aux natures mortes, un sujet que Lucie Cousturier affectionne particulièrement et qui met bien en valeur son style ample et sa palette vive. Cette section est sans celle qui permet le plus de comprendre la démarche de l’artiste.

D’une façon générale, Lucie Couturier choisit ses sujets dans son entourage immédiat. C’est ainsi que les portraits qu’elle réalise sont ceux de son fils ou de femmes de son milieu. Une fois encore, ses carnets de dessins permettent d’appréhender l’évolution du travail jusqu’à l’œuvre achevée.

Les paysages que peint Lucie Cousturier sont aussi des lieux qu’elle connait bien : les toits de Paris et le Bois de Boulogne, quelques marines en Bretagne, et desLucie Cousturier  paysages architecturés, comme à Diénay en Bourgogne. Chez elle, sur la Côte d’Azur, ses paysages de prédilections demeurent les jardins les champs et les maisons, bien plus que le bord de mer.

Elle peint des tableaux clairs, francs et harmonieux dont Félix Fénéon écrivit qu’ils étaient « d’une saveur aiguë où jouaient les seules teintes du prisme dans un subtil lacis d’arabesques. C’étaient aussi d’élégantes, prestes et elliptiques aquarelles. »

Lucie Cousturier Et justement, la dernière section, consacrée à l’Afrique, marque une rupture dans l’œuvre de l’artiste. Lorsque les tirailleurs sénégalais arrivent près de sa maison à Fréjus, la découverte de ces étrangers devient sa priorité et elle abandonne la peinture à l’huile au bénéfice de l’aquarelle qui, à l’instar de l’écriture, lui permet d’apporter un témoignage plus spontané. Néanmoins, à Fréjus comme en Afrique par la suite, elle conserve ce regard de peintre qui lui fait si bien distinguer et utiliser les couleurs, en particulier les plus vives.

Si cette exposition n’est pas exhaustive en raison de la difficulté à rassembler des œuvres essentiellement conservées chez des personnes privées, elle permet néanmoins de montrer les différents styles que l’artiste a embrassés dans sa carrière et elle reste proche du ration de la production de l’artiste.

« Elle a découvert, elle a pénétré, elle a révélé tout un continent : l’Afrique.
Les gens qui s’étonneraient de cette  affirmation et qui ne sont point encore sensibles
à cette découverte sont ceux-là mêmes qui confondent
les découvertes de Newton et les inventions d’Edison  »

 Léon Werth, romancier et critique d’art, 1925

L'hôpital de Vernon, de Saint-Louis à l'IRM [Archives]

Paul Faugas, photographies de l’Eure au temps de l’impressionnisme [Archives]

Paul Faugas photographies de l’Eure au temps de l’impressionnisme 7 avril - 3 juin 2018 Musée de Vernon

7 avril – 3 juin 2018

Une collaboration entre deux musées de l’Eure, pour faire découvrir le patrimoine de ce territoire :

La sélection de photographies de Paul Faugas (1840 – 1905) présentées au musée de Vernon permet de découvrir la diversité des paysages de l’Eure à la toute fin du XIXe siècle et de comprendre en quoi ces derniers ont été particulièrement recherchés par les peintres de paysages de plein air.

Cet ensemble de cinquante-cinq tirages photographiques est issu du fonds remarquable conservé par le musée de Louviers qui compte plus de 5000 négatifs sur plaque de verre, réalisés par Paul Faugas.

Les musées de Vernon et de Louviers ont décidé de s’associer, à l’occasion de cette exposition, afin de proposer aux visiteurs de (re)découvrir une partie de cette collection, qui n’avait pas été exposé depuis près de 20 ans, et de montrer toute la beauté de ce territoire pittoresque.

Paul Faugas, peintre et photographe amateur

FaugasPaul Faugas pratiquait la photographie en amateur. Né en 1840, il a passé son enfance près de Troyes, dans une famille aisée. Les donations consenties par ses parents au musée de Troyes témoignent d’un intérêt prononcé pour l’art. Désireux de se former à la peinture, il devient l’élève d’Auguste Anastasi (1820 – 1889), peintre de l’Ecole de Barbizon. En 1871, Faugas arrive à Louviers où il est nommé vérificateur à l’Enregistrement des hypothèques. Il y termine sa carrière comme Conservateur des Hypothèques, poste qu’il occupe à partir de 1893. Il participe activement à la vie culturelle locale, présente ses toiles et aquarelles dans les expositions artistiques (1903, Exposition des Beaux-Arts d’Evreux) et participe à des concours de photographie (Concours du Louvre en 1898).

L’ensemble de cette production constitue une chronique des excursions artistiques de Faugas durant son temps libre.

Au-delà de leur valeur documentaire et patrimoniale, ces clichés interrogent le rapport existant entre la peinture et la photographie. Paul Faugas pratique ces deux disciplines dans le même temps. Le motif de certaines œuvres peintes ou aquarellées, présentées dans cette exposition, font directement écho à ses œuvres photographiées. Contrairement à ses photographies, ses peintures ne témoignent d’aucune influence impressionniste. Il travaille dans la lignée de l’Ecole de Barbizon, accordant une grande attention aux détails réalistes et pittoresques. Il ne cherche pas à restituer la fugacité des éléments atmosphériques. Ses compositions, soigneusement travaillées, mettent en valeur l’intemporalité des paysages.

Paul Faugas Photographies de l’Eure au temps de l’impressionnisme 7 avril – 3 juin 2018

Ses tirages photographiques ne cherchent pas à imiter la peinture : la netteté des prises de vue reste primordiale. L’aspect mécanique du procédé et sa reproductibilité sont parfaitement assumés par Faugas. Les plaques de verre, conservées dans leur état original, n’ont jamais été retouchées par l’artiste, comme pouvaient le faire, par exemple, les photographes pictorialistes. En revanche, plusieurs courants picturaux de la seconde moitié du XIXe siècle traversent sa production photographique, tant par les motifs choisis que par les formes exprimées. Certaines scènes de campagne, notamment, font directement écho aux motifs de l’Ecole de Barbizon. D’autres apparaissent comme des références appuyées aux œuvres fameuses comme Les Glaneuses ou Le Semeur de Millet. Les paysages des bords de Seine, animés par les fumées des remorqueurs ou des locomotives passant au loin, les inondations ou les scènes de canotage évoquent irrésistiblement les œuvres impressionnistes. Les scènes de la vie quotidienne représentant le labeur des gens modestes comme les scènes de marché, de récolte, ou de pêche, ne sont considérées que comme des sujets pittoresques : l’artiste ne dénonce pas les difficiles conditions de vie ou de travail. Il chronique, simplement, la vie euroise qu’il observe autour de lui.

Paul Faugas Photographies de l’Eure au temps de l’impressionnisme 7 avril – 3 juin 2018

Le Musée de Louviers

Créé officiellement en 1872, le musée de Louviers est installé depuis 1888 dans le bâtiment actuel, place Ernest Thorel, grâce à la générosité d’Edouard Lanon qui, en 1881, finança sa construction afin d’y présenter sa collection léguée à la ville.

Le fonds de collection du musée a été ainsi constitué d’achats et de nombreux dons et legs (legs Vignon et Lalun, donation Roussel…) comprenant archéologie, peintures, mobiliers et faïences de la Renaissance au XIXe siècle, arts décoratifs.

Le musée de Louviers expose régulièrement ses collections, riches notamment en faïence, peinture, photographie, en alternance avec des expositions sur le patrimoine, l’histoire locale et l’art contemporain.

Seine de Loisirs [Archives]